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    They arrive in a country they have not chosen, they do not know, and which language they generally do not speak. They come from far away, from places the name of which does not have any place in our newspapers news. Names we have heard of, but names we cannot position on a world map. Names that do not speak to us, and yet voices crying out every day to make themselves heard. Some of these voices come to Europe after so many odysseys, journey which have nothing epic in the reality of the wounds they left on the bodies and hearts of these men and women. Europe itself, up to then only a name present hither and thither on the page of a newspaper, locus amenus, bulwark of freedom and democracy, suddenly shows itself in its full reality.

    According to the latest data released by Eurostat, in year 2013 the asylum applicants registered in the EU 28 nations were 435,000. They were 335,000 in year 2012. 65% of these applications was rejected. Only 15% of applicants were granted refugee status: about 50,000 people who are new European citizens in all respects. What kind of Europe will the refugees meet, get to know and live?

    Makaila Nguebla, 42 years old, is a journalist and activist from Chad. He was forced to move away from his country more than ten years ago. Expelled from Senegal and Tunisia, then a refugee in Guinea Conakry, he finally arrived in France in July, 2013. Recognized as a political refugee, he lives at present in Paris, where he carries on writing and denouncing the regime of his country. We met him at the Maison des journalistes (MDJ) in Paris, a place unique in the world, which houses exiled journalists. Since his opening in 2002 MDJ has welcomed 273 journalists from over 50 nations in the world. Makaila is today a European citizen without choosing to be such. A voice unique and yet not isolated to open new perspectives in the building of a united Europe. “The next European elections – underlines Makaila – will have to consider the participation to the vote of the newcomers, in particular of those coming from other far horizons, as Africa and Asia, to prove that Europe does not keep out anyone because of racial or religious differences. If this comes true, Europe would experience an economic growth without parallel”.

    Amir (the name is fictitious) is an Iranian journalist. Imprisoned three times, tortured, Amir left his country in 2012. In twenty days he crossed Turkey, Greece and Italy to finally reach France. He contributes at present to some broadcasting stations in Arabic under a concealed identity. “I didn’t choose to leave my country, and I didn’t choose France”, he tells. “When I arrived here I slept on the road, I couldn’t speak French, and it was very difficult. I had to fight against bureaucracy: I didn’t want to be helped, I only wanted to be respected”. His view on Europe has changed a lot since his arrival. “I can state that in Europe as well a sort of censorship exists – Admir admits – because when the truth on things is not completely said, as is the case of the condition of refugees in Europe, it is the same as censoring and counterfeiting reality”. Amir was received in MDJ and once obtained the status of refugee, he enrolled at University to begin a new life. “As a new European I wish Europe can highlight man’s rights and the nations where these do not exist, as Iran, because the view and consideration of Europe is very important for my country. But I realize that this wish is a bit idealist”.

    Ils arrivent dans un pays qu’ils n’ont pas choisi, qu’ils ne connaissent pas et dont, souvent, ils ne parlent pas la langue. Ils arrivent de loin, de lieux dont les noms ne trouvent pas de place dans nos journaux. Des noms entendus mais que nous ne savons pas positionner sur une mappemonde  Des noms qui ne nous parlent pas, et pourtant qui crient chaque jour pour se faire entendre. Certaines voix rejoignent l’Europe après de longues odyssées, voyages qui n’ont rien d’épique à cause des blessures qui ont marqué le corps et le coeur de ces hommes et des ces femmes. L’Europe, jusqu’à ce moment là est, pour eux aussi, un nom qui paraît dans les journaux, locus amenus, le rempart de la démocratie et de la liberté, montre tout à coup sa réalité. Quelle Europe est celle rencontrée, connue, vécue par un réfugié?

    D’après les dernières chiffres diffusées par Eurostat, en 2013 environ 435 mille demandeurs d’asile ont été enregistrés dans l’UE28. En 2012 il y en avait été 335 mile. Parmi eux, 65% des décisions de première instance prises à l’égard des demandeurs d’asile ont fait l’objet d’un rejet, tandis que 15% des demandeurs se sont vus octroyer le statut de réfugié. Il s’agit de quelque 50 mille personnes, nouveaux citoyens européennes. Quelle Europe est celle rencontrée, connue, vécue par un réfugié?

    Makaila Nguebla, 42 ans, est un journaliste et activiste originaire du Tchad. Il vit loin de son Pays depuis plus de dix ans. Expulsé du Sénégal et de la Tunisie, réfugié en Guinée Conakry, Makaila est enfin arrivé en France en juillet 2013. Reconnu réfugié politique, aujourd’hui il vit à Paris où il continue à écrire et à dénoncer le régime de son Pays. Nous l’avons rencontré à la Maison des journalistes (MDJ) de Paris, un lieu unique au monde qui accueille des journalistes exilés. Depuis son ouverture en 2002, la MDJ a accueilli 273 journalistes de plus de 50 Pays du monde. Aujourd’hui Makaila est un citoyen européen sans l’avoir choisi. Une voix unique et pourtant pas isolée pour ouvrir des nouvelles perspectives à la construction d’une Europe unie. “Les prochaines élections européennes – remarque Makaila – doivent prendre compte la participation aux votes des nouveaux venus notamment les migrants venus d’autres horizons à savoir l’Afrique et l’Asie, pour montrer le caractère d’une Europe sans exclusion sur des considérations raciales ou confessionnelles de toutes les personnes qui y résident de manière durable. Si ce souhait se réalise, l’Europe connaîtra un essor économique sans égal”.

    Amir, le nom est inventé, est un journaliste iranien. Emprisonné trois fois, torturé, Amir a quitté son Pays en 2012. En 20 jours, il a traversé la Turquie, la Grèce, l’Italie, pour rejoindre la France. Aujourd’hui il continue à collaborer, sous un faux nom, pour certaines chaines en langue arabe. “Je n’ai pas choisi de quitter mon Pays, je n’ai pas choisi la France – dit Amir –. Quand je suis arrivé ici j’ai dormi dans la rue, je ne parlais pas français, cela a été très difficile. J’ai du lutter avec la bureaucratie: je ne voulais pas être aidé, je voulais seulement être respecté”. Depuis son arrivé, son regard sur l’Europe a changé. “Je peux témoigner – avoue Amir – que même en Europe il existe une certaine censure. Quand la vérité des choses n’est pas dite dans son intégrité, comme il est dans le cas des conditions des réfugiés en Europe”. Amir, accueilli par la MDJ, obtenu son statut de réfugié, s’est inscrit à l’université pour commencer une nouvelle vie. “Ce que je souhaite pour l’Europe – confie-t-il – c’est qu’elle puisse mettre l’accent sur les droits de l’homme, surtout en ce qui concerne les Pays comme l’Iran où ces droits n’existent pas. Parce que le regard et la considération de l’Europe est très important pour mon Pays. Mais je me rends compte que ce désir est un peu idéaliste. Peut être”.


    Con gli occhi dei rifugiati

    Arrivano in un paese che non hanno scelto, che non conoscono e di cui, il più delle volte, non parlano la lingua. Arrivano da lontano, da luoghi il cui nome non trova posto nelle cronache dei nostri giornali. Nomi sentiti nominare, ma ai quali non sappiamo dare una collocazione precisa sulla cartina del mondo. Nomi che non ci parlano, eppure urlanti di voci che combattono ogni giorno per farsi sentire. Alcune di queste voci giungono in Europa dopo lunghe odissee, viaggi che non hanno nulla di epico nella realtà delle ferite che hanno lasciato sul corpo e sul cuore di questi uomini e di queste donne. L’Europa, fino ad allora lei stessa solo un nome comparso qua e la su un foglio di giornale, locus amenus, baluardo di libertà e democrazia, si mostra improvvisamente in tutta la sua realtà.

    Secondo gli ultimi dati diffusi da Eurostat, nel 2013 sono stati circa 435 mila i richiedenti asilo registrati nei 28 stati dell’Unione. Nel 2012 erano stati 335 mila. Di questi, il 65% ha visto rifiutata la propria domanda. Solo il 15% ha ottenuto lo status di rifugiato. Si tratta di circa 50 mila persone, nuovi cittadini europei a tutti gli effetti. Che Europa è quella che incontra, che impara a conoscere, a vivere, un rifugiato?

    Makaila Nguebla, 42 anni, è un giornalista e attivista originario del Ciad. Vive un allontanamento forzato dal suo paese da oltre dieci anni. Espulso da Senegal e Tunisia, rifugiato in Guinea Conakry, Makaila è infine arrivato in Francia nel luglio del 2013. Riconosciuto rifugiato politico, oggi vive a Parigi dove continua a scrivere e a denunciare il regime del suo paese. Lo abbiamo incontrato alla Maison des journalistes (MDJ) di Parigi, un luogo unico al mondo che accoglie giornalisti in esilio. Dalla sua apertura, nel 2002, la MDJ ha accolto 273 giornalisti, provenienti da oltre 50 paesi del mondo. Makaila è oggi cittadino europeo senza aver scelto di esserlo. Una voce unica eppure non isolata per aprire nuove prospettive alla costruzione dell’Europa unita. “Le prossime elezioni europee – sottolinea Makaila – devono tener conto della partecipazione al voto dei nuovi venuti, in particolare di quelle persone provenienti da altri orizzonti, come l’Africa e l’Asia, per dimostrare il carattere di un’Europa senza esclusioni basate su differenze razziali o confessionali. Se questo desiderio si realizzasse, l’Europa conoscerebbe una crescita economica senza eguali”.

    Amir, il nome è di fantasia, è un giornalista iraniano. Imprigionato tre volte, torturato, Amir ha lasciato il suo paese nel 2012. In venti giorni ha attraversato Turchia, Grecia, Italia, per giungere infine in Francia. Oggi continua a collaborare, sotto falsa identità, per alcune emittenti in lingua araba. “Non ho scelto di lasciare il mio paese, e non ho scelto la Francia”, racconta. “Quando sono arrivato qui ho dormito in strada, non parlavo francese, è stato molto difficile. Ho dovuto lottare contro la burocrazia: non volevo essere aiutato, volevo solo essere rispettato”. Il suo sguardo nei confronti dell’Europa è molto cambiato dal suo arrivo. “Posso testimoniare – ammette Amir – che anche in Europa c’è una certa censura: quando non viene raccontata la verità delle cose nella sua interezza, come nel caso della condizione in Europa dei rifugiati, è censurare, manipolare la realtà”. Amir, accolto alla MDJ, ottenuto lo status di rifugiato, si è iscritto all’università per cominciare una nuova vita. “Da nuovo europeo quello che mi auguro per l’Europa – confessa – è che possa mettere l’accento sui diritti dell’uomo e sui paesi dove questi non esistono, come l’Iran. Perché lo sguardo e la considerazione dell’Europa sono molto importanti per il mio paese. Ma mi rendo conto che forse questo desiderio è un po’ idealista”.

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      Marta Fallani

      Journalist, Paris

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