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    Interview with Msgr. André Marceau, Bishop of Nice, who was on the seafront in Nice a few hours before the attack that caused 84 deaths. The bishop announces that the Church will organize several moments of prayer in the Cathedral Friday, July 15th to collect “the cries of sorrow” of those who desire it.

    Where were you on the evening of Thursday July 14th, at the time of the attack on the Promenade des Anglais?

    “I left the Promenade at 19 after attending the official ceremony of the 14th of July. The atmosphere was quiet and sunny, with people on vacation, away from the scenes of horror of a few hours later. Last night, after learning of the attack, I was constantly kept informed. This morning, the streets of Nice are very quiet. It is the calm of death, which makes the atmosphere very oppressive”.

    How do you react to the heavy toll?

    “Reacting to this attack is to say first of all that in our department we are facing indiscriminate violence. It means also asking ourselves: what can inhabit the heart of a man, when he acts, and what perpetuates this act of hatred, savagery and death. These are serious questions, which are let with no answer. We are witnesses to unbearable scenes of war. And it is inhumanity before our eyes.

    The role of the Church in this tragic moment is saying words of consolation, compassion, and to be closer to those who suffer and have lost friends or members of their family. We must open a window so that these scenes of darkness of the human soul can be a bit enlightened. We believe that compassion and consolation are a way to man’s heart to be touched by love”.

    (source: La Croix – Loup Besmond de Senneville, 15/07/2016)

    Intervista con mons. André Marceau, vescovo di Nizza, che era su Promenade des Anglais poche ore prima dell’attentato che ha causato 84 morti. Il vescovo annuncia che la Chiesa organizzerà diversi momenti di preghiera in cattedrale venerdì 15 luglio per raccogliere “le grida di dolore” di coloro che lo desiderano.

    Dove si trovava la sera di giovedì 14 luglio, al momento dell’attacco sulla Promenade des Anglais?

    “Ho lasciato la Promenade alle 19 dopo aver assistito alla cerimonia ufficiale del 14 luglio. C’era un’atmosfera tranquilla e soleggiata, con persone in vacanza, lontano dalle scene di orrore di poche ore più tardi. Questa notte, dopo aver appreso dell’attentato, mi sono tenuto costantemente al corrente. Questa mattina, le strade di Nizza sono molto tranquille. È la calma della morte, che fa regnare un clima molto pesante”.

    Come reagisce al pesante tributo?

    “Reagire a questo attentato è dire prima di tutto che ci troviamo ad affrontare nel nostro dipartimento una violenza indiscriminata. È anche porsi una domanda: che cosa può abitare il cuore di un uomo, nel momento in cui agisce, e che cosa perpetua questo atto di odio, di barbarie e di morte? Queste sono domande serie, e che lasciano senza risposta. Siamo testimoni di scene di guerra, insopportabili. È la disumanità sotto i nostri occhi.

    Il ruolo della Chiesa in questo tragico momento è dire parole di consolazione, di compassione, ed essere più vicini a coloro che soffrono e hanno perso amici o familiari. Dobbiamo aprire una finestra perché s’illuminino un poco queste scene di oscurità dell’animo umano. Noi crediamo che la compassione e la consolazione siano un modo per il cuore dell’uomo di essere toccato dall’amore”.

    Intervista raccolta da Loup Besmond de Senneville

    (fonte: La Croix, 15/07/2016)


    Massacre à Nice, “l’inhumanité sous nos yeux”

    Entretien avec Mgr André Marceau, évêque de Nice, qui s’est rendu sur la Promenade de Nice quelques heures avant l’attentat qui a fait 84 morts. L’évêque annonce que l’Église organisera plusieurs temps de prière à la cathédrale vendredi 15 juillet, pour recueillir « les cris de douleur » de ceux qui le souhaitent.

    Où vous trouviez-vous jeudi 14 juillet au soir, au moment de l’attentat sur la Promenade des Anglais ?

    “J’ai quitté la Promenade à 19 heures, après avoir assisté à la cérémonie officielle du 14 juillet. Il y avait une ambiance sereine et ensoleillée, avec des vacanciers, loin des scènes d’horreur qui allaient s’y dérouler quelques heures plus tard. Cette nuit, après avoir appris l’attentat, je me suis tenu au courant continuellement. Ce matin, les rues de Nice sont très calmes. C’est le calme de la mort, qui fait régner un climat très pesant”.

    Comment réagissez-vous au bilan très lourd ?

    “Réagir à cet attentat, c’est d’abord dire que nous sommes confrontés, dans notre département, à une violence aveugle. C’est aussi poser une question : qu’est ce qui peut habiter le cœur d’un homme au moment où il agit ainsi, et qu’il perpétue cet acte de haine, de barbarie et de mort ? Ce sont des questions graves, et qui laissent sans réponse. Nous sommes témoins de scènes de guerre, insupportables. C’est l’inhumanité sous nos yeux.

    Le rôle de l’Église, dans ce moment tragique est de dire des paroles de consolation, de compassion, et d’être au plus proche de ceux qui souffrent et qui ont perdu des amis ou de la famille. Nous devons ouvrir une fenêtre pour que s’éclairent un peu ces scènes de noirceurs de l’âme humaine. Nous croyons que la compassion et la consolation sont un moyen pour que le cœur de l’homme soit touché par l’amour”.

    Que va faire l’Église catholique à Nice aujourd’hui et ce week-end?

    “La cathédrale sera ouverte toute la journée. Des prêtres et des laïcs se tiendront à la disposition des visiteurs, pour les accueillir et les écouter. Plusieurs temps de prière sont organisés, et un cahier est ouvert pour permettre à ceux qui le souhaitent d’exprimer leurs questions, mais aussi leurs cris de douleur. Dans le week-end, il y aura peut-être une célébration interreligieuse. Pour l’instant, rien n’est fixé.

    Nous devons aussi être attentifs, chacun d’entre nous, à ne pas nous laisser envahir par ce qui pourrait être de la haine, de la violence, des discriminations ou des replis sur soi. Il faut éviter cela à tout prix. Attention à ce que notre douleur ne génère pas ce qui est à l’origine de ces faits”.

    Recueilli par Loup Besmond de Senneville

    (source: La Croix, le 15/07/2016)

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